Lettre à lEmpereur Alexandre sur la traite des noirs

William Wilberforce
Lettre à l'Empereur Alexandre
sur la traite des noirs

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traite
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Title: Lettre a l'Empereur Alexandre sur la traite des noirs
Author: William Wilberforce
Release Date: January 11, 2004 [EBook #10683]
Language: French
Character set encoding: ISO Latin-1
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L'EMPEREUR ***

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LETTRE
A
L'EMPEREUR ALEXANDRE

SUR
LA TRAITE DES NOIRS;
PAR
WILLIAM WILBERFORCE,
MEMBRE DU PARLEMENT BRITANNIQUE.

SIRE!
Lorsque Votre Majeste apposait son nom a la memorable declaration
promulguee, au sujet de la Traite des Noirs, par les Souverains
assembles au Congres de Vienne, ce n'etait pas pour se conformer a des
actes diplomatiques que commandaient les circonstances: elle croyait,
j'en suis convaincu, remplir un devoir solennel et sacre, dicte par les
motifs les plus puissans de la morale et de la religion. Ce n'etait point,
j'en ai l'intime conviction, un vain mot dans la bouche de Votre Majeste,
lorsqu'elle declarait, de concert avec ses Puissans Allies, s'acquitter
d'un devoir pressant et imperieux. Cette conviction, je la tire de
l'assurance gracieuse que daigna me donner Votre Majeste, lors de son
sejour dans ce pays, de son zele pour la grande cause de l'Abolition du
Commerce des Esclaves; je la tire, surtout, de son respect pour les lois
de Dieu et pour l'espece humaine. Quoi qu'il en soit, des sentimens qui
ont pu diriger quelques-uns des signataires de cette fameuse declaration,
Votre Majeste se rappellera qu'une sentence solennelle de
condamnation fut, alors, unanimement prononcee contre ce systeme
cruel et abominable qui, sous le nom de Traite des Noirs, a long-temps
desole le continent africain, et qui, sans parler des horreurs qu'il a
entrainees a sa suite, a contribue, avec un si deplorable succes, a
perpetuer l'ignorance et la barbarie de pres d'un tiers du globe habitable.
Votre Majeste se rappellera egalement que la sentence prononcee a
Vienne, fut prononcee de nouveau et confirmee a Aix-la-Chapelle. Plus
d'une fois, sans doute, les regards de Votre Majeste se sont reportes,
avec une bien douce satisfaction, vers cette partie des operations du
Congres, comme vers l'une de ces circonstances si rares, mais si cheres
au coeur d'un Monarque chretien, ou l'autorite souveraine se voit
investie du doux pouvoir de satisfaire et de surpasser, meme, les voeux
de la plus ardente et de la plus exigeante philanthropie. Dans la pensee
que vous aviez complete la somme de bienfaits que vous etiez appele a
repandre sur l'Afrique, vous avez cru que vous pouviez enfin detourner

vos regards de cette partie du monde, et reporter votre attention vers de
nouveaux champs de bienfaisance et d'humanite. Votre Majeste s'attend
que les rapports qui lui parviendront de l'Afrique, lui apporteront la
consolante nouvelle que ses nobles efforts ont ete couronnes de succes,
et que les bienfaits semes par ses mains genereuses sur ces malheureux
rivages, ont produit une moisson abondante et fortunee, dans l'interet de
la civilisation et de la felicite sociale.
Helas! pourquoi faut-il que je dissipe ces honorables illusions d'un
Monarque philanthrope! Pourquoi faut-il que, par un penible recit,
j'afflige son coeur paternel! Sire! Preparez vous a apprendre que toutes
les abominables horreurs dont l'Afrique avait ete, si long-temps, le
sanglant theatre, et auxquelles vous avez cru avoir mis fin pour toujours,
se renouvellent, aujourd'hui, avec plus de fureur et d'activite que jamais.
Dans le recit que vous allez entendre, l'etonnement se joindra a
l'horreur.
Et quel plus juste sujet d'etonnement que celui que nous offre la
conduite de certains gouvernemens europeens? Et en effet, si l'on
pouvait craindre que quelque gouvernement persistat a jeter un regard
avide sur les coupables gains de la Traite des Noirs, les craintes
devaient naturellement se porter sur ceux dont les sujets, depuis
long-temps engages dans ce commerce homicide, auraient pu essayer
de reculer l'epoque de son abolition, afin de mettre ordre a leurs affaires,
et de s'indemniser des pertes qu'allait leur causer cette grande mesure.
On pouvait encore apprehender les peuples qu'une longue habitude de
cet infame commerce avait pu rendre insensibles aux horreurs qui
l'accompagnent, ou ceux a qui leurs habitudes commerciales pouvaient
avoir appris a ne juger d'un acte de speculation, que sur les gains ou les
pertes qui en resultent. Mais Votre Majeste ne pouvait s'attendre que
des gouvernemens qui, jusqu'alors, etaient restes etrangers a la Traite,
fermeraient les
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